Pour protéger notre environnement et stimuler une mobilité plus durable, l’Europe applique la norme Euro depuis les années 1990. Cette norme est régulièrement mise à jour par des règles plus strictes, afin d’encourager les constructeurs automobiles à construire des véhicules plus respectueux de l’environnement. À partir de 2025, les véhicules hybrides rechargeables seront soumis à la norme Euro 6e-bis. Et entre-temps, l’Europe est parvenue à un accord sur la norme Euro 7. Découvrez ce qu’implique exactement cette norme Euro 7.
Depuis septembre 2023, la norme Euro 6e s’applique aux voitures nouvellement homologuées. Cette norme sera déployée en trois phases. À partir du 1er janvier 2025, la norme Euro 6e-bis entrera en vigueur pour les nouvelles réceptions par type. Cette norme aura un impact majeur sur les nouveaux véhicules hybrides rechargeables (PHEV). En effet, ils seront soumis à des méthodes d’essai plus strictes dans le but d’avoir un aperçu plus réaliste de leurs émissions de CO2.
Application du facteur d’utilité
Sur papier, les hybrides rechargeables affichent de faibles émissions de CO2. Elles sont donc attrayantes sur le plan fiscal. Mais les émissions réelles d’un PHEV dépendent du comportement du conducteur. Il peut conduire un PHEV presque exclusivement en mode électrique, mais aussi ne jamais le recharger et toujours rouler au carburant. C’est la raison pour laquelle un facteur d’utilité (UF) est appliqué lors du calcul des émissions. Ce facteur d’utilité dépend de l’autonomie électrique. Plus le véhicule peut rouler à l’électricité, plus le facteur d’utilité est élevé et plus les émissions de CO2 établies sont faibles.
Au cours des dernières années, il est cependant clairement apparu que la courbe actuelle du facteur d’utilité n'était pas représentative. Les PHEV émettent plus de CO2 que la valeur d’émission officielle selon la courbe. C’est pourquoi la Commission européenne modifie à présent cette courbe pour qu’elle reflète plus précisément la consommation moyenne des PHEV.
Le PHEV perd son avantage fiscal
En appliquant le facteur d’utilité, les émissions de CO2 mesurées augmenteront considérablement. Elles doubleront même dans certains cas. Un exemple de l’International Council on Clean Transportation (ICCT) montre clairement que les émissions d’une BMW X1 xDrive25e (ancien modèle) passent de 45 grammes par kilomètre à 96 grammes par kilomètre. Si l’on ajoute à cela les mesures fiscales précédemment annoncées et introduites par le gouvernement belge, le PHEV perd son avantage fiscal.
Enfin un accord sur la norme Euro 7
Entre-temps, l’Europe est également parvenue à un accord sur la norme Euro 7. Elle fait débat depuis des années entre les différentes parties prenantes. Les organisations environnementales souhaitent une réduction maximale des émissions, tandis que les constructeurs préfèrent des règles pas trop strictes. Il existe également différents camps au niveau politique. C’est pourquoi les travaux concernant l’élaboration de la norme Euro 7 ont duré plusieurs années, mais un accord a finalement été trouvé. La séance plénière du Parlement européen a approuvé la nouvelle norme Euro 7. Il ne reste qu’à négocier la loi finale avec les États membres de l’Union européenne.
Moins de particules fines
En adoptant la norme Euro 7, l’Europe entend réduire davantage les émissions de particules fines et de dioxyde d’azote. Par rapport à la norme Euro 6 actuelle, les émissions des véhicules particuliers seraient réduites de 35 %. Force est de constater que la nouvelle norme comprend également des règles relatives aux émissions de particules fines et de particules de plastique libérées par l’usure des pneus et des freins. La réduction de ces émissions devrait améliorer la qualité de l’air.
Initialement d’ici 2025, maintenant d’ici 2030
La Commission européenne a proposé la première version de la norme Euro 7 il y a environ deux ans. À l’époque, il était prévu que la nouvelle norme entre en vigueur en 2025. La proposition ayant fait l’objet de nombreuses critiques de la part de différents camps, la norme Euro 7 sera un peu moins stricte que ce qui était initialement prévu. Il s’agit en quelque sorte d’un compromis. La date butoir sera par exemple repoussée. Dès l’approbation définitive de l’accord, les constructeurs de véhicules particuliers et de camionnettes disposeront de 30 mois pour se conformer à la norme Euro 7. Le délai sera de 4 ans pour les bus et les camions. Quant aux petits constructeurs produisant moins de 10 000 véhicules par an, ils auront jusqu’au 1er juillet 2030.
Un peu plus stricte
Vu qu’il s’agit d’un compromis, la norme Euro 7 ne sera qu’un peu plus stricte que la précédente. Elle devrait toutefois permettre, d’ici 2035, de réduire de 27 % les émissions de particules fines provenant des pneus et des freins. Ces règles obligeront les constructeurs à mettre en place des systèmes destinés à capturer les particules fines. L’incidence de ces nouvelles technologies sur le prix des véhicules est encore floue.
Les normes relatives aux émissions générées par la combustion des moteurs ont à peine évolué. Les constructeurs ayant beaucoup de mal à réduire davantage les émissions des véhicules ICE, les règles n’ont pas été renforcées. En outre, il y a de bonnes raisons de penser qu’en raison de l’électrification rapide, il n’est plus nécessaire d’investir massivement dans la technologie pour que les moteurs à combustion soient plus respectueux de l’environnement. Ces derniers devraient de toute façon disparaître des véhicules neufs à l’horizon 2035.